Explications de Sébastien Mabillard, Directeur exécutif Swiss Digital Health à l’Innovation Park de Lausanne.
• L’intelligence artificielle (AI) est déjà opérationnelle en Suisse aujourd’hui, par exemple en chirurgie, où certaines opérations sont assistées par un robot. L’AI peut également faire office d’assistant médical téléphonique pour diriger les patients vers le bon interlocuteur. Enfin, elle est très largement utilisée pour la numérisation des données médicales.
• Aux Etats-Unis, où les start-up actives dans le domaine de la santé ont levé plus de 13 milliards de dollars depuis 2014, un cabinet médical hyperconnecté a été créé par un ancien de Google. Il est truffé de capteurs et d’outils médicaux informatisés qui permettent de regrouper en un seul et même endroit des données accessibles en permanence et en temps réel aux personnes autorisées.
• Dès que le patient franchit la porte du cabinet, des capteurs mesurent son poids, sa taille, sa température corporelle et son rythme cardiaque. Les résultats sont immédiatement intégrés au système d’intelligence artificielle du cabinet. Après la consultation, le patient repart avec un appareil connecté (comme une montre-bracelet) pour assurer son suivi médical. Le médecin ne perd donc plus de temps à entrer manuellement des données.
• Le paiement à l’acte est remplacé par un abonnement mensuel (environ 150 dollars). Celui-ci donne droit aux prestations du cabinet 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, grâce à une application iOS sur Android.
• Ce type de cabinet médical n’existe pas en Suisse, mais la tendance et les possibilités sont là. Parmi les innovations qui pourraient devenir d’usage courant : la prise de rendez- vous en ligne avec le médecin, les outils d’aide à la communication pour faciliter le monitoring des patients, ou encore les outils d’aide au diagnostic. Toutes les spécialités sont concernées. En radiologie, notamment, l’intelligence artificielle est si développée qu’elle pourrait remettre un jour en question l’existence de certains soignants.