« La digitalisation du cabinet doit se préparer au minimum trois mois à l’avance. Le mieux est de demander des démos de plusieurs produits. Si cette étape n’est pas bien réfléchie, le médecin et ses assistantes risquent de s’épuiser, affirme d’emblée Claude Repond, directeur associé de la société d’informatique médicale e-sculape à Granges-Paccot (FR). Les principales questions qui doivent être abordées sont : quel est le logiciel qui me convient le mieux ? Quel est le niveau de qualité et d’évolutivité du programme, de liberté de migration des données, de transparence des prix, de stabilité de la société qui développe le logiciel ? Trop souvent, le médecin place en premier l’aspect financier. »
« En Suisse, on trouve plus de 60 fournisseurs de logiciels pour cabinets médicaux, indique Yvonne Gilli, responsable du département numérisation et eHealth de la Fédération des médecins suisse (FMH). En fonction de leur profil de pratique et de leur spécialisation, les médecins choisissent le fournisseur de logiciels qui leur offre la solution la plus avantageuse. »
En plus des fournisseurs privés, les compagnies d’assurance investissent également dans l’échange électronique de données. La société lucernoise Sasis, filiale de Santésuisse, est par exemple à l’origine du standard de communication SHIP (Swiss Health Information Processing) pour la numérisation des processus administratifs entre les prestataires et les répondants des coûts.
Hausse constante des utilisateurs
« Au départ, les médecins utilisaient principalement des logiciels pour soutenir l'administration.Aujourd'hui, de plus en plus d'offres leur sont proposées pour des dossiers médicaux électroniques, et la proportion de cabinets entièrement numérisés est en constante augmentation », souligne Yvonne Gilli.
Dans ce domaine, les systèmes de la Caisse des médecins (CMV), Vitodata, amétiq, Swisscom Health, Axonlab, Mediway et Kern Concept, couvrent l’essentiel de la demande. Il existe ainsi de nombreuses solutions tout-en-un qui intègrent l’administration des patients, la saisie des prestations et la facturation, la gestion de documents tels que prescriptions, comptes-rendus et certificats, le dossier médical informatisé, l’agenda de cabinet, etc.
À noter que l’introduction du dossier électronique du patient (DEP), dès 2020, favorisera l’échange électronique d’informations sur les traitements entre professionnels de la santé. Mais le DEP ne permettra pas de communiquer de manière directe entre les médecins. Il servira plutôt à centraliser les données des patients. Les communautés de référence chargées de mettre à disposition l’infrastructure nécessaire pourront toutefois offrir des prestations supplétives comme le transfert direct de radiographies, d’analyses de laboratoire ou d’ordonnances entre diverses institutions de soins.